On a même commencé à polluer les étoiles…
Lorsque j’ai débuté la photo de paysages de nuit, il y a maintenant 14 ans, j’étais toujours seule, immensément seule, sous ces milliards d’autres mondes scintillants. Ce vertige de solitude et d’infinité me fascinait, m’apportait une sorte de nostalgie douce-amère, pas désagréable. Aujourd’hui, quand je vais à la Plaine des Sables de nuit, je ne suis quasiment jamais seule. Il faut parfois même s’imposer pour arriver en premier sur le spot de son choix. C’est ainsi : la photo numérique a démocratisé les prises de vues en très faible lumière, pour le pire et pour le meilleur.
Mais ce qui a changé aussi en 14 ans, et qui m’irrite infiniment plus, c’est la pollution du ciel. Le nombre de satellites en orbite a explosé, et rares sont les photos où on ne voit pas une traînée lumineuse, qu’il nous faut effacer sur Photoshop, si on veut rester dans l’illusion d’un espace vierge. J’ai beau me passionner pour les progrès de l’exploration spatiale (née trop tard pour explorer la planète, trop tôt pour explorer l’espace), je suis de plus en plus inquiète des rêves mégalomaniaques des milliardaires pourris-gâtés. L’envoi d’une voiture high tech dans le système solaire m’impressionne tout autant par l’exploit technique qu’il représente, que par l’absurdité insensée de ce gâchis de moyens et d’intelligence. La gigantesque constellation de satellites que veut lancer Elon Musk, pour que nous puissions accéder à Internet aussi bien au milieu du Sahara qu’au sommet du K2, est l’une des pires conneries technologiques que l’humanité aura été capable de créer, de paire avec la 5G.
Je ne crois pas être une vieille réac, en disant ça. Je crois dur comme fer au progrès utile, celui qui se met au service de l’humanité plutôt qu’au service du grand capital. Je rêve de décroissance…
Bon et sinon, ça y est, j’ai enfin trouvé le moyen de réaliser des impressions en Métropole, j’en parlerai plus en détails dès que j’aurai eu le courage de mettre à jour ma boutique en ligne !